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06/10/2021
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Ce 3ème article sur la création de la savonnerie a été long à publier (et oui, je manque de temps !). Le temps passe vite et il y a eu beaucoup d'évolution en 3 années (agrandissement de l'atelier, arrêt de mon activité en tant que salariée). Cet article revient sur ces évolutions et les décisions que j'ai du prendre pour continuer à développer ma savonnerie.
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Fin octobre 2019, 2 années après avoir commencé la vente des savons, je quitte mon emploi de salarié (où j'avais un contrat à temps partiel à 72% sur 3 jours !).
Cette décision a été prise en été (vous savez cette période où vous êtes quelques jours en vacances et où vous trouvez 5 min pour faire le point sur votre vie !). Je me suis rendue à l'évidence, il était impossible pour moi de continuer à développer la savonnerie à temps partiel. Il a fallu faire un choix entre mon métier de documentaliste et celui de savonnière. Vous connaissez la suite !
Grâce à l'association BGE, qui m'a aidé à faire des prévisions financières positives pour 2020, je suis partie confiante et je me suis donné 2 ans pour rendre mon activité viable. Je prévoyais notamment de faire d'avantage de marchés hebdomadaires pour développer ma clientèle.
Le COVID en a décidé autrement ! Cette période très particulière a poussé les artisans et producteurs comme moi à redoubler d'imagination pour pouvoir continuer à vendre. Les points de vente de produits locaux et les drives se sont multipliés. J'ai maintenant un réseau de point de vente bien développé.
Je vends de manière très diversifié (marchés, revendeurs, drives, en direct, boutique en ligne), bien que ce soit compliqué en terme de gestion, je passe beaucoup de temps au bureau et sur les routes, cela est rassurant de ne pas avoir "tous ses oeufs dans le même panier".
L'avenir est toujours imprévisible mais je suis satisfaite du tournant que j'ai pris pendant cette période COVID.
L'année 2021 est par contre assez déstabilisante, avec des ventes en dents de scie. Je sens qu'une partie de la population à laisser tomber l'approvisionnement en local. Certaines ventes sont en baisses, c'est assez général sur les 2 départements où je travaille (18 et 58).
Espérons que la fin COVID redonne de la motivation à tous les français, pour retrouver leurs bonnes habitudes de consommation !
J'ai débuté avec un atelier de 8 m2 environ, avec une seconde pièce qui faisait office de stockage et de boutique.
Lorsqu'en 2019 je décide de me consacrer à la savonnerie à temps plein, je ne peux que constater qu'un agrandissement sera obligatoire, car je manque d'espace pour stocker les matières premières et les produits finis.
Le deuxième objectif est de repenser tous les processus de fabrication pour :
- doubler les volumes produits en une fournée ;
- optimiser l'ergonomie de l'atelier (car j'ai des douleurs chroniques qui s'installent à cause des charges lourdes que je porte de plus en plus souvent*).
* je fais une parenthèse sur ce point, car je pense que l'on est beaucoup de savonniers à passer par là : on commence petit, on fabrique et coule des petites quantités avec du matériel de cuisine amateur. Puis on double les quantités, on manipule des bidons de 25 litres que l'on porte à bout de bras. L'atelier est petit, on passe notre temps à déplacer le matériel. Physiquement, aucun soucis, puisque les productions sont espacées. Puis la cadence s'accélère, il faut enchainer les productions : produire, laver, reproduire = fatigue + douleurs !
Tous ça pour vous conseiller de faire très attention à l'ergonomie de votre atelier et à votre processus de fabrication. Essayer d'anticiper vos futurs besoins (matériel, stockage) et votre manière de produire (nombre de litres par fournée, nombre de fournée par an, donc nombre de fournée par semaine...).
Séchoir au début de l'activité/Séchoir aujourd'hui
Atelier de fabrication en 2017 / Agrandissent en 2020
J'ai débuté en 2017 avec une gamme de 8 savons. Aujourd'hui je propose également du shampoing, des baumes, déodorants, savons à barbe et savons ménagers, cela représente 18 produits cosmétiques dans notre boutique. Les clients sont très emballés par ces nouveautés et sont demandeurs pour consommer sein et local, dans leur salle de bain.
J'aime beaucoup travailler de nouvelles formules, il faut dire qu'avant de me lancer en savonnerie, je fabriquais déjà mes cosmétiques depuis 8 ans environ.
La plus grande contrainte à laquelle je suis confrontée pour développer la gamme de cosmétique, est le cahier des charges Nature & Progrès (qui délivre la mention "bio" aux produits "Les Beaux Savons").
J'ai choisi cette mention car j'adhère totalement aux valeurs de cette association, pionnière du label bio en France. J'accepte donc de réduire fortement le nombre de matières premières pouvant entrer dans la composition de mes cosmétiques. Je prends cela comme un défi : produire des cosmétiques avec une composition seine, minimaliste, utile, la moins polluante et énergivore possible.
Vous ne trouverez donc pas ce type d'ingrédient dans nos cosmétiques :
- l'huile de palme et tous ses dérivés (ils sont très nombreux, dont les émulsifiants, les tensioactifs) ;
- Les colorants, parfums, antioxydants, émollients, huiles et graisses, silicones, paraffine et autres ingrédients d’origine pétrochimique ;
- produits issue d'OGM ;
- Les parabènes, séquestrants, phosphates, oxydes toxiques, la vitamine E et C de synthèse et les huiles essentielles de synthèse ;
- les tensio-actifs et émulsifiants non biologiques, non fabriqués par des procédés polluants et dont l'ensemble des procédés de fabrication soit transparent = seule la lécithine certifiée biologique et garantie non issue d’OGM est autorisée !!!
Je vous invite donc à regarder la composition d'autres produits cosmétiques (même bio) pour vous rendre compte de la différence de composition.
Gamme en vente en 2017 / Gamme en vente en 2020
Je vous dis à dans 2 ou 3 ans pour lire la suite !